Respiration: pneuma, Qi

Publié le par yann 6zou

causerie philosophique. François julien... la pneuma et le QI. le souffle.

En Médecine traditionnelle chinoise (MTC), la façon de concevoir la vie, la santé et la maladie, de poser les diagnostics et d'élaborer les traitements repose sur un a priori : l'idée spéculative que tout ce qui nous entoure et nous constitue est essentiellement le fruit d'une même composante fondamentale : le Qi (prononcer tchi). Ainsi, toute matière provient d'une condensation du Qi, même si le Qi lui-même demeure invisible. On peut dire que le Qi correspond à tout ce qui est perceptible mais intangible1.

On traduit souvent le terme par Énergie ou Souffle, traduction rassurante pour l'esprit occidental, mais qui comporte un certain préjugé. En Occident, le terme énergie renvoie à des phénomènes mesurables comme l'énergie électrique, électromagnétique, nucléaire, calorifique ou mécanique. Pour se rapprocher du sens oriental, il faut se tourner vers la racine grecque energeia (force en action) qui inclut la vitalité, la force physique ou morale, ainsi que la vigueur ou la puissance d'un organisme. On peut également penser au pneuma des philosophes grecs : le souffle de vie.

Une autre façon de traduire le terme Qi est Énergie vitale. Cependant, le qualificatif vital doit ici être pris dans un sens large; dans la pensée chinoise, tout - les êtres vivants aussi bien que le monde inanimé - est habité d'une même Énergie vitale (qu'on pourrait, à la limite, associer au mouvement des ondes-particules élémentaires). « L'univers s'autocrée perpétuellement en une évolution constante (...) à partir d'un matériau unique, le Souffle primordial ou YuanQi, qui n'est ni matière, ni esprit »2.

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